URAL TOURIST de luxe
2005 à Décembre 2015
(48 000 km )
Transport _ Pilotage



Particularités de "L'URAL TOURIST de luxe"


Les roues: grand diamètre, les 4 roues (moto: 2, side: 1, secours: 1) sont identiques.
Le panier situé assez haut.
La suspension souple et de grande amplitude.
Fourche à balancier
Boite 4 vitesses avec marche arrière.
Attelage non divisible.


Pourquoi ce choix?

L'âge, la folie ou les deux.
Avoir le plaisir de m'arrêter sans mettre les pieds à terre.
Ne plus craindre le gravillon ou la sournoise tache d'huile ou de fuel dans un virage.
Ne plus craindre la chute de la moto à l'arrêt.
Et être toujours sur une moto.

Description

Les gadgets.

  • Vraie marche arrière.
    (++)Super!
  • Roue du side motrice
    Testée sur la neige, le verglas, le sable. Dans ces conditions elle est indispensable. (supprimée à 37500km) )
    Il est impératif de la désaccoupler dès que la route est propre. Sinon l'attelage devient incontrôlable
  • Frein de parking
    Bien utile mais à ne pas oublier.
  • Robinet d'essence sophistiqué
    (--) Je n'aime pas, c'est une source de pbs (voir à 14 500 km).
    Si on attend que la moto cafouille avant de passer sur la réserve, on risque le désamorçage du système et l'arrêt de l'attelage.
    La solution c'est de passer en position PRI. (Encore faut-il le savoir)
    Dans certains cas ça se désamorce tout seul.
    Vive les robinets : "ON" "OFF" "RES".


Les gadgets qui manquent.

  • L'horloge.
  • Le six cylindres (voir GL1500)
  • Le compte-tours
  • Des freins
    Un Uraliste m'a dit que ça pouvait s'améliorer.
    Après 16 000 km on maîtrise ou on s'habitue.

Impressions générales. (après 6000 km)

  • La tenue de roue.
    Spéciale mais on s'y fait.
  • Le poids.
    Ça peut aller pour un attelage
  • Le moteur.
    (+) Du couple à bas régime.
    (-)Poussif et bruyant.
  • Le freinage.
    (-)Limite
    J'arrive à bloquer les roues ...sur le gravillon ....en freinant à fond.
  • La boite de vitesses.
    (-) Passer les vitesses devient un art réservé à une élite à laquelle j'essaie de me joindre, non sans difficultés.
    Il est plus facile de rétrograder que de monter les vitesses.
  • Le confort.
    (+)Bon pour le pilote
    (-)Dans le panier, ça secoue.
  • La fiabilité.
    Jusque là ça va.
    Attention à la rouille.
    (après plus de km on déchante: voir Experience )
  • La vitesse de pointe.
    90 et jusqu'à 105km/h les bons jours (Wouah!! le bolide!!)
    (-) Je croyais ne pas en avoir l'usage, mais là ça manque.
  • Les chutes à l'arrêt.
    Impossibles
  • Passage des épingles à cheveux.
    Sans problèmes; mais au pas.
  • Le look
    (+++) Super je ne passe pas inaperçu, mais pas vite non plus.
    Les badauds et surtout les badaudes ont le temps d'admirer l'attelage et son propriétaire (laissez-moi rêver!). J'ai plus de succès qu'avec la Goldwing.
  • Le prix.
    (+) Léger pour un attelage.

Expérience

  • 0 à 600 km
    La littérature, internet, les vétérans du side m'avaient prévenu : conduire un side c'est une nouvelle technique différente de toutes les autres.
    Et bien c'est encore pire que ce que je pensais:
    L'angoisse du virage à droite,
    le guidon qui ne cherche qu'à vous échapper quand vous freinez quand vous accélérez,
    les routes en dévers sur la gauche qui vous font imaginer que le side va vous passer par dessus la tête et vous impose un effort important sur le guidon pour ne pas tourner à gauche
    le dandinement de l'ensemble à chaque changement de vitesse,
    la panique quand par hasard on double un engin qui va vraiment plus lentement (tracteur, groupe de cyclistes) et qu'il faut se rabattre à droite avec toujours cette angoisse de voir la roue du side décoller.

    Et pourtant je persiste car j'apprécie:

    La position de conduite.
    La vitesse modérée qui m'évite l'angoisse du radar (attention aux zones à 30 km/h, on y risque l'excès de vitesse)
    L'esthétique anachronique de la bête.

  • 600 à 1000 km
    Ça va de mieux en mieux.
    J'arrive à éviter les nids de poule.
    J'ai moins d'angoisse.
    La recette est simple:
    _il faut ne pas hésiter à tirer sur le guidon pour ne pas se laisser embarquer dans des trajectoires non souhaitées (fossé, arbre, voie de gauche, etc...).
    _rouler le plus près possible de l'axe médian de la route.
    _dans les chemins, rouler au milieu du chemin (suivant la visibilité).

  • 1 000 à 4 000km
    Je pense maîtriser l'attelage.
    Je roule sans complexe dans le flux des voitures.
    Avec l'aide de mon motociste, j'ai réglé les petits problèmes suivants:
    Frein arrière qui chauffe:
    _en remontant le repose pied droit, qui limitait la course du levier.
    Pétouillage:
    _en modifiant le circuit de la durite du cylindre droit (suppression des siphons).
    _en achetant de l'essence dans les stations services et non au supermarché.
    Incidents:
    Amortissement absent sur le side:
    La tête de l'amortisseur était dévissée et reposait sur le ressort.
    Problème restant:
    La rouille après les sorties hivernales

  • 4 000 à 6 000km
    Le pétouillage de moteur n'a été supprimé qu'après une intervention sur le connecteur de l'allumage électronique (grâce aux conseils vus sur le forum Dniepr-Ural).
    Depuis plus aucun pétouillage.
    Transhumance de la Nièvre vers les Landes (600 km) avec l'attelage Ural...sur une remorque (pas fier le Papy sur ce coup là).
    La tête de l'amortisseur du panier s'est encore dévissée. Après un remontage avec du frein-filet ça semble tenir.
    Les traces de rouille sur les chromes sont éliminées avec du "Miror argentil" un chiffon et de l'énergie musculaire.

  • 6 000 à 10 000km
    Le pétouillage recommence. J'interviens fermement, avec une pince, sur le connecteur en resserrant les contacts. Agacé par ce défaut chronique et ne trouvant pas de connecteurs de remplacement, je m'apprêtais à souder (braser pour les puristes) les contacts. Ce ne fut pas nécessaire. Il n'y a pas eu de nouvelles manifestations de ce défaut depuis cette intervention.
    Je ne sélectionne plus mes fournisseurs d'essence (grande surface ou station-service). Je me suis rendu compte que ça n'avait pas d'influence.
    J'ai consommé 2 pneus à l'arrière le pneu avant est bien fatigué avec une usure marquée à droite.
    Le pilotage de l'engin devient plus sûr. De temps à autre je ressens, dans un virage à droite, un flottement dans la direction. Je pense que le side doit décoller. Dans ce cas je reprends mes réflexes de pilote solo et tout revient dans l'ordre.
    Un jour, sur une petite route sinueuse, j'étais collé à quelques mètres par une auto. J'ai ressenti le flottement et la voiture a miraculeusement augmentée sa distance de sécurité. Maintenant il faut que j'apprenne à maîtriser le lever et à le provoquer volontairement.

  • 10 000 à 16 000km

    A 10 400 km changement du pneu arrière par un pneu Avon. Le pneu avant usé sur l'intérieur passe sur le side. Le pneu du side comme neuf mis à l'avant. La tenue de route est bonne.
    11 900 km modification du carrossage (augmentation).
    13 300 km fuite importante d'essence. Les durites sont craquelées. Changement des durites d'essence.
    14 500 km impossible de démarrer, même debout sur le kick, il ne descend pas. Un des cylindres est plein d'essence. Ce problème est dû à un double défaut : robinet d'essence à dépression qui reste ouvert, problème de carburateur. Le remède consiste à démonter les bougies et vider les cylindres au kick (sans contact).
    Pas d'autres difficultés, ça roule bien mais si on insiste sur les gaz la consommation monte à 9 ou 10 l/100 km. Je ne parle pas des petits réglages permanents: contrôle des pneus, réglages des freins de l'embrayage, vérification du klaxon qui à tendance à être muet, ni de l'entretien courant.

  • 16 000 à 22 700 km



    Le klaxon est mort. Je le remplace par un avertisseur de voiture beaucoup plus efficace. Pour tenir dans l'encombrement il faut plier la patte de fixation à 90°.

    17 000 km je fais un essai de mélange de SP95 et d'éthanol (le plein dont 4l d'éthanol). Je parcours 75 km sans problèmes. Le lendemain, j'ai des difficultés à démarrer. Pendant que je fais chauffer le moteur, je vois le coude d'échappement gauche qui devient rouges. J'arrête tout et vidange. Je lance la discussion sur le forum "DNIEPR URAL". Il semble que le mélange est trop pauvre et qu'il faille modifier la carburation. J'en reste là et reviens au SP95.
    17 300 km nouvelle modification du carrossage (inclinaison de la moto vers l'extérieur). La direction devient neutre, l'attelage ne tire plus à droite.

    Pour changer le look et alléger le side, j'ai démonté le support de la roue de secours. Je l'ai remplacé par un ensemble barres pour pouvoir fixer des bagages.

    20 000 km. Pour faire la synchronisation des carburateurs. J'ai réalisé une variante personnelle du "dépressiomètre différentiel" décrit dans le site de l'association "Dniepr-Ural".
    Je n'arrivais pas à équilibrer, toute l'huile du dépressiomètre partait dans le cylindre de droite. J'ai interverti les carburateurs, j'avais toujours le cylindre de droite qui pompait l'huile.
    Je subodorais une prise d'air sur le cylindre de gauche. J'ai changé les pipes d'admissions sur les cylindres; problème non résolu. Après quelques recherches, je constate que les trous taraudés pour la fixation de la pipe n'étaient pas parallèles ce qui créait un jour entre la surface d'appui de la pipe et le cylindre. Le fait de serrer plus les vis ne faisait que contraindre plus la pipe.
    J'ai résolu ce problème avec de la pâte à joint. Et enfin réalisé la synchronisation des carburateurs.
    Je pense que cette prise d'air explique mes déboires avec l'éthanol.

  • ... 25 000 km


    Mise en place d'un coupe-batterie.
    Il est sur le circuit du "moins" à la masse et ne nécessite de ce fait pas d'isolement particulier.

    Le moteur a ratatouillé.
    C'était dû à un débordement du carburateur de droite provoqué par un pointeau bloqué.
    Le démontage de la cuve du carbu et le nettoyage a résolu ce problème.

  • ... 27 500 km


    L'Ural a un nouveau look pour l'été avec un petit pare-brise et suppression de la selle et des repose-pieds passager.
    La consommation diminue et passe à moins de 7.5 l/100km peut-être sans rapport avec ce nouveau look.

  • ...28 000 km


    Ajout d'un porte-bagage
    J'ai conçu et réalisé ce porte-bagage avec de l'obstination, divers fers plats, 2 entretoises et quelques boulons. Aucune mutilation sur la moto n'a été faite et la remise en place de la selle est toujours possible

  • ...35 500 km

    Encore du cafouillage.

    Le moteur cafouille et de temps en temps accélère brutalement. La cause est simplement due à un contact aléatoire du cordon d'allumage gauche avec l'antiparasite.
    Je pense que ce défaut est provoqué par des plaisantins qui arrachent le cordon et camoufle leur forfait en le remettant en place. Ce qui expliquerait que ce défaut n'apparait que sur le cordon gauche.
    Pour palier à ce défaut j'ai renforcé le contact cordon-anti-parasite.
    Depuis je n'ai plus ce type de pépin.

    Crevaison

    A 50 km de mon domicile, la roue arrière a crevé. La chambre à air (pas russe) quasiment poinçonnée par le trou de passage de la valve. Bien entendu je n'avais pas de roue de secours.
    Suite à cet incident j'ai mis en place un système sur le coffre pour rendre rapidement amovible la mise en place de la roue de secours et du porte paquet. Le dispositif est très simple il ne nécessite que la pose et dépose de 4 écrous.

  • ...37500 km

    Acquisition d'un thermomètre infrarouge.

    L'Ural peut être sujet à la surchauffe du moteur, du carter d'huile donc de l'huile, des freins du pont. L'appréciation physiologique de la température avec la main gantée ou non est insuffisante. J'ai donc acquis ce petit thermomètre infrarouge limité à 220 °C.

    Ce qui me paraît suffisant, car si le moteur dépasse cette température il a une espérance de vie très limitée. Je dispose d'un autre thermomètre plus sophistiqué pour des analyses plus poussées.


    Etrange histoire de pneu et d'amortisseur.

    Mon attelage avait un comportement satisfaisant jusqu'à ce que je remplace le pneu arrière (Avon MK2) par un pneu russe. La tenue de route est devenue aléatoire, comme si le pneu était dégonflé.
    J'ai réduit les jeux des roulements coniques des 3 roues et réduit le jeu latéral de la roue du side. Nouvelle amélioration, toujours insuffisante.
    C'est à ce moment que je constate que l'amortisseur est mort.
    Je ne sais toujours pas si le pneu Avon masquait le défaut de l'amortisseur ou si celui-ci est mort pendant mes réglages. Un amortisseur neuf est remonté sur la roue du side.
    La tenue de route est très améliorée.


    Blocage et casse du carter du pont

    La roue arrière se bloque. Je pense à un grippage et vérifie le frein, le jeu des roulements de la roue, change l'huile du pont.
    J'obtiens un déblocage, mais après un essai le carter du pont casse.
    Je démonte le pont. Je retrouve des morceaux de vis dans le carter. La couronne est toujours fixée par 2 vis.
    Carter avant vu de dessus.
    Le carter est cassé au niveau de l'axe de commande du crabot.
    Carter avant.
    La couronne est en très bon état. Ce qui démontre qu'il n'y a pas eu d'usage anormal.
    Carter arrière.
    En bon état.
    L'aspect noir est du à huile chargée de bisulfure de molybdène.
    Les limailles viennent du carter avant.
    Couronne séparée du carter avant.
    Intérieur du carter avant non désassemblé.
    Les dégâts sont particulièrement situés au niveau de l'axe de commande du crabot.
    Le mécanisme de crabotage est en bon état sauf pour la fourchette et l'axe qui sont tordus.
    Fixation de la couronne et restes de vis.
    On constate que certaines vis sont complètes, d'autres sont restées solidaires de la couronne. Ce qui confirme que certaines vis se sont dévissées, d'autres arrachées.
    Les dents de crabotage sont comme neuves.
    Carter avant sans la partie mobile du crabot, sans la fourchette ni l'axe.
    L'arbre cannelé est impeccable.
    La cause de ce carnage semble être due à une vis de fixation de la couronne qui se serait dévissée. Sans vouloir accabler Irbit, je pense qu'il s'agit d'un vice de fabrication. Je ne suis jamais intervenu dans le pont avant cette panne.
    Un bon artisan a soudé avec un TIG une pièce sur le carter.



    Le tout est remonté en supprimant le mécanisme de motricité de la roue du side.
    Les pièces (arbre, croisillons, crabots, tringlerie, manette etc..) sont conservées pour une éventuelle restauration.

  • ...41500 km

    Rien de spécial : Entretien et petit bricolages.

    Comparaison avec et sans transmission à la roue du side.

    Depuis mon problème de pont, je roule sans aucun mécanisme 2DW.
    Inconvenient:
    Je n'ose plus m'engager sur les chemins embourbés ou ensablés.
    Avantages:
    La consommation a diminuée.
    La vitesse de pointe est légèrement plus grande.

  • ...46400 km (Juillet 2015)

    Pas de problème particulier. L'Ural à fêté ses 10, ans moi mes 71 ans. J'ai hésité à la changer pour un modèle plus récent avec freins à disque et injection. Mais je me suis dit : « Nouvelle machine : nouveaux problèmes » et j'aime bien son allure rétro avec sa petite boite à munition sur le réservoir. Mon Ural je le connais bien. Il m'a fait des pannes incompréhensibles, des coupures d'allumage, une batterie qui se vide précipitamment, un klaxon aléatoire et surtout un pont qui explose et bien d'autres encore, dont je m'en suis sorti seul. Alors pourquoi aller chercher d'autres problèmes avec un nouveau modèle, surtout que le concessionnaire le plus proche est à 450 km et qu'en plus il est fâché (il m'a vidé de son forum).
    De plus je l'utilise que sur de petits parcours.

  • ...48000 km (Décembre 2015)

    L'Oural tombe en panne. Malgré mes diverses tentatives, il refuse de démarrer. J'en fais part à mon concessionnaire. Même avec ses conseils avisés il refuse de fonctionner. De guerre lasse je pense à m'en débarrasser à vil prix et d'arrêter avec regret de me déplacer en Oural.
    Il me propose de lui acheter un nouvel attelage et qu'il me reprenne mon Oural défaillant.

Conclusion.

  • (+) Bon attelage pour le loisir.
  • (+) Très pratique.
  • (++)Manœuvrabilité remarquable grâce au faible rayon de braquage et à la marche arrière.
  • (+) Mon (ma) passager(ère) trouve que le side est confortable à l'arrêt,
    (-) mais très secouant en roulant.
  • (-)Freinage juste suffisant.
    Il ne faut pas hésiter à solliciter les 3 tambours et le frein moteur.

    Le freinage combiné à la vitesse de pointe et la "puissance" du moteur m'amène à une conduite calme.
    Avec un peu de pratique on peut rouler dans le flux des autres véhicules.
    Au début, on a plutôt un comportement de voiturette. Ce qui est très humiliant pour un motard.