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Le motard et sa moto
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Introduction
Ce document a pour ambition de faire un exposé instructif et
sérieux sur le
comportement du motocycliste avec sa ou ses motos (la polymoto n'est pas
interdite en France). Comme dans tout couple les relations homme-moto sont
parfois difficiles. La moto supporte parfois mal les fantasmes et manies de son
propriétaire. Cette étude permet de mettre en exergues certaines
dérives
parfois
malsaines, qui perturbent la bonne entente qui devrait régner au sein du
couple.
Remarque concernant les motardes:
Je n'ai pas étudié la relation femme-moto hélas! Celle-ci
étant
particulièrement complexe, elle demande une enquête approfondie
à laquelle je
n'ai pas le temps de me consacrer durant les quelques années qui me
restent à
vivre.
Remarque concernant les illustrations:
Je n'ai pas le don de Coyote, Margerin, Ptiluc, Debarre et bien d'autres, pour
dessiner des motards et des motos. C'est pourquoi je me suis tourné vers
une
illustration symbolique basée sur des analogies, des métaphores,
des allégories
dont la
finesse ne pourra pas vous échapper.
L'accessoiriste
Il décore sa machine avec des accessoires souvent inutiles. A titre
d'exemples:
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Tête de lion sur le garde-boue avant
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Pare-cylindre inox ou chromé.
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Pare-sacoches inox ou chromés.
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Franges en bout de guidon
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Embout de pot chromé ou inox.
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Divers drapeaux et antennes.
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Collection de rétroviseurs.
La moto n'apprécie pas ce décorum excessif. Elle manifeste son
mécontentement
en perdant de la vigueur. Elle se traîne et ne manque pas de se mettre
sur le
flan à chaque occasion et de semer ces accessoires.
C'est son coté féminin elle n'aime pas prendre du poids.
Le modificateur.
Il ne supporte pas d'avoir la moto standard. Il enlève, échange
ou rajoute des
pièces. Ce type de motard est très répandu chez les
harleystes (harleyeurs).
Avoir une Harley standard c'est la honte.
La moto supporte tant que les nouvelles pièces sont bien adaptées
et ne nuisent
pas au bon fonctionnement.
Sinon elle renâcle et peut aller jusqu'à l'autodestruction.
Pour s'adonner à cette activité il est préférable
d'avoir de solides
connaissances techniques et une solide fortune.
L'allégeur.
Il dépouille son engin de tout ce qu'il juge inutile. Il cherche
à alléger sa
machine (pour moi l'attelage) afin de profiter au maximum de la puissance du
moteur.
Cette cure est nécessaire sur l'Ural car son moteur de moins de 40 CV
peine à
trainer ses 350 kg avec en plus le pilote (87kg) et le passager ou la
passagère
(dont nous tairons le poids).
L'engin apprécie. Parfois le sidecariste regrette d'avoir trop
allégé et en
particulier d'avoir supprimé la roue de secours quand il crève.
(C'est du vécu)
L'allégeur extrême.
C'est parmi les amateurs de café-racer ou de hard-custom qu'on le trouve.
Il réduit ou supprime beaucoup de composants. La moto devient une
uvre d'art
parfois difficile à piloter avec une autonomie ridicule.
Il ne faut pas espérer faire un raid avec ce type de moto. Elle est plus
à
l'aise dans une vitrine que sur la route.
Le gonfleur.
Il cherche à augmenter les performances de son engin par diverses
bidouilles
dangereuses et souvent illégales.
Attention à force de gonfler ça peut exploser.
Le falsificateur.
Il cherche à déguiser sa monture en un modèle plus
valorisant.
Une 125 est déguisée en Harley Davidson.
Une Sportster 883 modifiée pour ressembler à une Electra Glide.
Il n'abuse que les enfants et les non-motards.
L'astiqueur.
Il passe son temps à nettoyer et astiquer sa moto.
Il ne roule que par beau temps.
Il se prive de la joie ineffable de rouler sous la pluie et la neige.
Le bricoleur.
Il trouve toujours quelque chose à faire sur sa moto.
Ne pas confondre avec le motard qui intervient souvent sur sa moto par
nécessité (c'est mon cas avec mon Ural de 2005).
Ses interventions ne sont pas toujours judicieuses. Il s'en sort grâce
à ses
connaissances techniques.
L'indifférent.
Il se contente de mettre de l'essence dans son réservoir.
Sa moto est souvent chez son motociste et ça fini par l'agacer d'avoir
à
gonfler les pneus ou de la nettoyer
Le perfectionniste.
Il cherche les meilleurs réglages. Achète des huiles
supérieures. La met dans
un
garage fermé et chauffé en hiver. Souvent c'est aussi un
astiqueur.
Sa compagne trouve qu'il passe trop de temps avec sa moto.
L'ignorant touche à tout.
Il n'y connait rien en mécanique, électricité, technique
mais il croit savoir.
Il touche à tout, modifie les réglages, démonte n'importe
quoi. Par exemple il
ignore la notion de vis avec pas à gauche et force jusqu'à foirer
le filetage.
De plus il ignore même la notion de couple de serrage et utilise des
outils
surdimensionnés (clé à mollette) ou ajoute des rallonges.
Quand il l'emmène chez son mécano; celui-ci réagit
bizarrement. Soit il rigole
s'il est de bonne humeur, soit il se fâche et refuse de s'occuper de sa
machine
avant 6 mois. Dans tous les cas la note est salée.
Le discuteur.
Il parle à sa moto. L'objet technique est devenu pour lui un être
vivant.
La moto ne répond pas. Ça montre que la communication est aussi
difficile que
dans les autres couples.
Il y a un célèbre motocycliste que nous avons vu parler à
son ancienne monture
Le coléreux
Il donne de grands coups de botte dans sa machine ou la jette sur le flan
à
chaque problème.
Il pense que des coups de marteaux sur le carburateur ou le démarreur
vont
favoriser le démarrage.
Normalement le coléreux change de comportement après avoir
acquitté des factures
pharaoniques.
Le cajoleur.
Il range sa moto au chaud. Il la caresse. Il lui met une couverture pour la
protégée de la poussière. Il lui offre des accessoires de
luxe. Son
comportement est proche de celui du perfectionniste avec en plus un aspect
affectif.
Le surchargeur.
Il ajoute sur sa moto des valises à l'arrière, un top case, une
sacoche de
réservoir, une sacoche cavalière une sacoche de fourche; et si
c'est un
Uraliste, des boites à munitions, des nourrices, un porte bagage sur le
side à
l'avant et sur le garde boue du side, une trousse de premier secours sur
l'arrière du side et parfois une remorque. Avec le pilote et le passager
(la
passagère), quand tout est bien rempli et chargé je crains que
les 40 CV ne
soient trop sollicités et que l'embrayage ne demande grâce.
Le polymoto.
Il a plusieurs motos. Il prétend avoir les mêmes attentions pour
chacune. En
fait il roule peu avec chacune. Quand il veut en prendre une la batterie est
à
plat ou elle refuse de démarrer. Ce qui fait qu'il a une
préférée avec laquelle
il roule le plus souvent.